Devenir Propriétaire au Canada : Tout Ce Qu’il Faut Savoir Avant d’Acheter une Maison

Se loger / Publié le 4 avril 2025 par Charles-Henry
Temps de lecture : 6 minutes
logement maison

L’achat d’une maison représente souvent l’un des projets les plus importants dans une vie. Au Canada, ce rêve est partagé par des millions de personnes, qu’il s’agisse de citoyens canadiens, de résidents permanents ou de nouveaux arrivants. Le pays, reconnu pour sa qualité de vie, son espace, sa stabilité économique et sa sécurité, offre un cadre particulièrement favorable à l’accession à la propriété. Pourtant, acheter une maison ne s’improvise pas. Entre les démarches administratives, le financement, la recherche de la propriété idéale et les nombreuses étapes juridiques, le parcours peut sembler complexe. C’est pourquoi il est essentiel d’en comprendre les rouages avant de se lancer.

Le premier élément à considérer lorsqu’on souhaite acheter une maison au Canada est bien entendu le budget. Il ne s’agit pas seulement du prix d’achat de la propriété, mais aussi de sa capacité réelle à financer l’ensemble du processus. Le montant de la mise de fonds joue ici un rôle central. Au Canada, il est généralement exigé de verser un minimum de 5 % du prix d’achat pour une résidence principale coûtant moins de 500 000 dollars. Plus le prix augmente, plus cette mise de fonds doit être conséquente. Il faut également tenir compte de son revenu, de ses dettes existantes et de sa stabilité professionnelle. Avant même de commencer à chercher une maison, beaucoup choisissent d’obtenir une préapprobation hypothécaire auprès d’une institution financière, ce qui leur permet de connaître exactement leur capacité d’emprunt et de mieux cibler leur recherche.

Une fois le budget défini, commence alors la phase de recherche. Le Canada étant un pays immense, les disparités régionales en matière de prix sont considérables. Par exemple, les grandes villes comme Vancouver et Toronto affichent des prix moyens qui dépassent régulièrement le million de dollars, alors que des villes comme Halifax ou Winnipeg proposent encore des maisons accessibles autour de 450 000 à 500 000 dollars. Les acheteurs doivent donc déterminer non seulement la région qui leur plaît, mais aussi le type de maison recherché, les commodités environnantes et le style de vie qu’ils souhaitent adopter.

La recherche peut se faire de plusieurs manières. Certains préfèrent utiliser les plateformes en ligne comme Realtor.ca ou DuProprio, tandis que d’autres s’en remettent à un courtier immobilier, professionnel qui connaît bien le marché local et peut grandement faciliter le processus. Lorsqu’une propriété attire l’attention, il est courant de visiter la maison à plusieurs reprises, de poser des questions sur son historique et, si l’intérêt se confirme, de faire une offre d’achat. Cette dernière est souvent accompagnée de conditions, notamment l’obtention du financement ou la réussite d’une inspection du bâtiment.

L’inspection est une étape cruciale, car elle permet de détecter des problèmes potentiels avant l’achat, comme des défauts de structure, des problèmes d’isolation ou des installations électriques non conformes. Si tout est en ordre, l’acheteur peut alors finaliser son financement avec la banque ou le courtier hypothécaire. Le Canada propose plusieurs types d’hypothèques, comme les taux fixes ou variables, et le choix dépendra du profil de l’acheteur, de sa tolérance au risque et des prévisions sur les taux d’intérêt. Une fois l’hypothèque approuvée, le processus se poursuit chez le notaire ou l’avocat, qui procède à la vérification des titres, à l’enregistrement de la transaction et au transfert officiel de la propriété.

Acheter une maison au Canada implique aussi de prévoir certains frais supplémentaires. En plus du prix de la maison, il faut compter les frais liés à l’inspection, au notaire, aux taxes de mutation (souvent appelées « taxes de bienvenue »), aux frais d’assurance et aux éventuels coûts de déménagement ou de rénovation. Ces dépenses peuvent représenter plusieurs milliers de dollars et doivent donc être anticipées dans le calcul du budget global.

Le contexte économique et les tendances du marché immobilier influencent aussi fortement le moment idéal pour acheter. Ces dernières années, le marché canadien a connu une croissance rapide, en particulier entre 2020 et 2022. La pandémie a modifié les habitudes, poussant de nombreux acheteurs vers les banlieues ou les régions moins peuplées. Toutefois, l’augmentation des taux d’intérêt à partir de 2023 a contribué à freiner cette croissance. En 2025, on observe un rééquilibrage du marché, avec un retour progressif à des prix plus stables dans certaines régions. Cela peut représenter une opportunité pour les acheteurs patients et bien préparés.

Il convient également de mentionner que certaines règles spécifiques s’appliquent aux non-résidents. Depuis janvier 2023, le gouvernement canadien a mis en place une interdiction temporaire de deux ans sur l’achat de propriétés résidentielles par des non-Canadiens, sauf exceptions précises. Cette mesure vise à limiter la spéculation immobilière et à faciliter l’accès à la propriété pour les citoyens et résidents permanents. Les nouveaux arrivants doivent donc bien vérifier leur admissibilité avant de se lancer dans un achat immobilier.

Pour maximiser ses chances de réussite, il est toujours préférable de s’entourer de professionnels compétents. Le courtier immobilier aide à trouver la maison, à négocier le prix et à faire les démarches administratives. L’inspecteur certifié fournit un avis technique sur l’état du bâtiment. Le notaire ou l’avocat garantit la conformité légale de la transaction. Chacun de ces intervenants joue un rôle essentiel pour sécuriser l’achat.

Le gouvernement canadien propose également plusieurs programmes pour soutenir les acheteurs, notamment les primo-accédants. Le Régime d’accession à la propriété (RAP) permet de retirer jusqu’à 60 000 dollars de son régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour acheter une première maison. Un autre outil intéressant est le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), qui permet d’économiser à l’abri de l’impôt en vue d’un achat immobilier.

En fin de compte, devenir propriétaire au Canada demande de la planification, de la discipline et une bonne compréhension du marché. Ce n’est pas un processus à prendre à la légère, mais avec une préparation adéquate, c’est un projet accessible et enrichissant. Que l’on vise une maison en ville, un chalet en région ou une propriété en bord de mer, l’essentiel est de faire un choix éclairé qui corresponde à ses besoins et à sa réalité financière. Dans un pays aussi vaste et diversifié, les possibilités sont nombreuses, et avec les bons outils, l’achat d’une maison peut devenir une aventure passionnante et durable.

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Charles-Henry

Expatrié depuis plusieurs années, je suis maintenant installé au Québec. Je vous livre mes expériences de vie, et mes astuces pour faciliter votre installation.

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